Des emplois qui ont progressé de 26 % entre 2010 et 2015, plus de 100 000 départs à la retraite prévus en 2017 (700 000 départs d’ici 2025)… L’ESS, l’économie sociale et solidaire, est – à juste titre – considérée comme un vivier d’emplois. Oui, mais ceux qui y travaillent déjà, sont-ils heureux ? Quel regard portent-ils sur leurs conditions de travail ? Et sur l’évolution de celle-ci ? Autant de questions abordées dans la 2e édition du baromètre national sur la qualité de vie au travail dans l’ESS*, réalisé par la mutuelle Chorum, trois ans après la première édition.
Les salariés de l’économie sociale et solidaire attribuent une note globale de 6,1 sur 10 à leur qualité de vie au travail (contre 6,3 en 2013). Elle est de 7,2 chez les dirigeants (contre 7,4 trois ans plus tôt). Avec des différences toutefois selon le type de structure. Ainsi, la note diminue davantage dans les fondations (de 6 en 2013 à 5,7 en 2016) et dans les associations (de 6,6 à 6,3). En revanche, elle est stable dans les coopératives (7) et quasi stable dans les mutuelles (de 5,9 à 5,8). Dans les entreprises sociales et solidaires, sondées pour la première fois, elle est de 6.
La note varie aussi avec la taille de l’entreprise. Elle est meilleure chez les salariés de petites entreprises (moins de 20 personnes) que dans celles de plus de 499 salariés : 6,5 contre 5,6. C’est l’inverse côté dirigeants. La fonction joue également un rôle sur la note donnée. Ainsi, celle-ci diminue chez ceux qui travaillent dans l’accompagnement du public, dans le commercial et le développement. Elle progresse en revanche dans la gestion de projets transversaux, la production ou la direction générale.
77 % des salariés et 88 % des dirigeants se disent aujourd’hui satisfaits de leurs conditions de travail. Mais ils ont le sentiment que leur qualité de vie s’est dégradée ces dernières années. Un sentiment partagé par la moitié des salariés et par un tiers des dirigeants. Quelles en sont les raisons ? Les changements d’organisation, la reconnaissance des compétences, la rémunération et l’ambiance de travail sont les principaux motifs évoqués par les salariés (dans l’ordre d’importance). Et pour les dirigeants, ce sont les relations avec les pouvoirs publics et les financeurs, l’évolution des moyens humains et financiers, les changements d’organisation et l’ambiance de travail.
Malgré des voyants qui passent à l’orange, salariés et dirigeants affichent un attachement fort à l’économie sociale et solidaire et à ses valeurs. Une grande majorité d’entre eux souhaite continuer à y exercer. Ils se disent aussi satisfaits du contenu de leur travail. 83 % des salariés et 93 % des dirigeants se sentent également utiles au public (ou aux bénéficiaires). C’est plus qu’en 2013. 73 % des salariés et 93 % des dirigeants se déclarent même « fiers » de travailler dans leur structure.
* Étude réalisée en octobre 2016, avec l’institut de sondage CSA, auprès de 6 246 salariés et dirigeants de l’économie sociale et solidaire.