Vrai et faux. « Vrai, parce que les risques liés au tabac sont dose-dépendants : plus on fume, plus on prend de risque », souligne le Dr Catherine de Bournonville, médecin tabacologue au CHU de Rennes. Mais faux également car les dangers du tabac sont beaucoup plus liés à la durée d’exposition qu’à la dose : « celui qui fume longtemps prend plus de risques que celui qui fume beaucoup », ajoute-t-elle. Une seule façon de réduire le risque, donc : arrêter de fumer.
Faux. Quel que soit l’âge, il y a toujours un bénéfice à arrêter le tabac et les effets peuvent être très rapides. « À 40 ans, même après 20 ans de tabac, on réduit les risques cardio-vasculaires, de maladies respiratoires et de cancer », souligne Olivier Smadja, responsable du site Tabac Info Service. À 65 ans, le souffle sera amélioré et le risque cardio-vasculaire réduit. Sans compter les bénéfices immédiats comme retrouver le goût des aliments, avoir une meilleure haleine et faire des économies.
Faux. C’est l’inverse qui se produit : la fumée inhalée passe d’abord par le tabac et éventuellement le filtre, avant d’être avalée par le fumeur. La fumée qui sort du bout de la cigarette ne passe, elle, par aucun « filtre ». Mais n’en déduisez pas pour autant que la fumée inhalée est sans danger…
Faux. Lorsqu’une femme enceinte, non fumeuse, est exposée au tabac, les substances contenues dans la fumée passent dans son sang mais également dans le sang du fœtus. Pour elle, « le risque est d’avoir un enfant à naître de plus petit poids que le poids normal de naissance, donc avec un développement moins harmonieux », signale Olivier Smadja. Zéro cigarette dans l’entourage d’une future maman, donc.
Vrai. Même si les études sont encore peu nombreuses, les preuves s’accumulent, qui permettent de penser que la cigarette électronique constitue une aide efficace à l’arrêt du tabac. Le Haut conseil de la santé publique a d’ailleurs estimé, en février 2016, que la cigarette électronique pouvait « être considérée comme une aide au sevrage tabagique ».
Vrai. En tout cas en l’état actuel des connaissances. Il y a, en effet, beaucoup moins de substances toxiques dans l’aérosol d’une cigarette électronique que dans la fumée de cigarette. Pour autant, on ne sait pas si le fait d’être exposé pendant 40 ans à des infimes doses de produits toxiques peut avoir des conséquences sur la santé. « Passer à la cigarette électronique, c’est une réduction des risques, mais on ne peut pas encore dire si c’est totalement sans danger », note le Dr de Bournonville.
Plutôt faux. Bien que ces méthodes semblent fonctionner pour certaines personnes, les études n’ont pas pu démontrer qu’elles étaient efficaces pour le plus grand nombre. Or, en utilisant un traitement dont l’efficacité est démontrée scientifiquement, on augmente significativement ses chances de réussir son arrêt du tabac. Mieux vaut, donc, faire appel aux méthodes qui ont fait leurs preuves : substituts nicotiniques, médicaments, thérapies cognitives et comportementales, aide à distance avec tabac-info-service par exemple.
Faux. Les deux méthodes sont autant efficaces l’une que l’autre. La réduction progressive est cependant plus adaptée aux fumeurs qui ne sont pas encore décidés à arrêter complètement. C’est le cas, notamment, des personnes qui doivent cesser de fumer pour raison médicale : « elles sont tellement terrorisées à l’idée d’arrêter que l’on est souvent obligé d’en passer par là », fait remarquer le Dr de Bournonville. Réduire le nombre de cigarettes, c’est se préparer à l’arrêt en reprenant le contrôle sur sa consommation.
Vrai et faux. Une volonté de fer ne suffit généralement pas car le tabagisme est avant tout une question de dépendance. Très souvent, la volonté est mise en échec par cette dépendance. « Ce qu’il faut, c’est avoir au moins un peu envie d’essayer ; là, on peut trouver les traitements, les stratégies adaptées et être accompagné », note Olivier Smadja. Les professionnels de santé ou les sites comme tabac-info-service peuvent accompagner les fumeurs. Plus on est préparé, plus on augmente ses chances de réussir l’arrêt du tabac. « Quand à ceux qui arrêtent de fumer sans aide, ce sont généralement des gens très bien entourés », souligne le Dr de Bournonville.
Le saviez-vous ?
Depuis le 1er novembre 2016, l’Assurance maladie prend en charge, à hauteur de 150 € par an et par fumeur, les traitements par substituts nicotiniques (patchs, gommes, pastilles, inhaleurs…) prescrits sur ordonnance.